Théodore Géricault (1791-1824 Cheval arabe blanc gris

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Théodore Gericault  (1791-1824) - Cheval arabe blanc gris, 1812 - Musée des Beaux-Arts de Rouen, France 

Le peintre français Theodore Géricault, aujourd'hui surtout célébre pour son Radeau de la Méduse,  est un des peintres du 19e siècle qui a le plus peint les chevaux. Sa première grande toile présentée au Salon de 1812 fut d'ailleurs Le Portrait équestre du Lieutenant Dieudonné,  peinte d'un seul trait en 5 semaines. On y voit déjà toute sa virtuosité, notamment dans le choix de la position héroïque et surtout dans le dessin du cheval. Au Salon, la toile est accrochée au côté du Portrait de Murat du Baron Gros. Le peintre Jacques-Louis David, en passant devant l'œuvre aurait dit : « D'où cela sort-il ? Je ne reconnais pas cette touche ! ». Du coup Géricault reçoit la médaille d'or du Salon. Il a 21 ans. Célèbre d'un seul coup, Géricault s'installe au 23 de la rue des Martyrs à Paris, non loin de l'atelier d' Horace Vernet. Il peint de nombreuses scènes militaires et se spécialise dans les peintures équestres... jusqu'à ce qu'il signe Le Radeau de la Méduse (1818-1819) qui provoque un scandale retentissant.
Ereinté par la critique française et en délicatesse avec sa famille, Géricault quitte Paris pour l’Angleterre où le Radeau de la Méduse est présenté. Par esprit de contracdiction par rapport à l'opinion et à la presse française sans doute, la toile est applaudie par la presse anglaise et elle reçoit plus de 40 000 visiteurs, ce qui est considérable à cette époque. D’avril 1820 à novembre 1821, Géricault voyage en Angleterre et découvre à la fois les grands paysagistes anglais, dont Constable et Turner, et les courses de chevaux. Il peint immédiatement toute une nouvelle série d’œuvres inspirée par « la plus grande conquête de l’homme » dont notamment le Derby d’Epsom qui se trouve aujourdh'ui au Musée du Louvre-Paris. 
Le thème du cheval est donc un sujet central de l'œuvre de Géricault au début et surtout à la fin de sa vie. Il copie en particulier les œuvres de George Stubbs et de Ward. Et réalise de nombreuses lithographies de chevaux et de scènes de rues de la vie londonienne. L'architecte anglais Cockerill témoigne dans son journal intime de son admiration pour le peintre franзais, et nous livre son portrait : "admiration pour son talent et sa modestie (..) Géricault n'a pas présenté dix oeuvres au public et pourtant sa réputation est  déjà grande."
C'est officiellement en tombant de cheval à Paris en 1823, qu'il se brise le dos et decède. En réalité il meurt des suite de la syphilis, ce qui fit dire au critique d'art Élie Faure : « Géricault est mort d'avoir trop fait l'amour ». 
Dans son Journal, Eugène Delacroix qui fut son ami, résume beaucoup la situation et parle ainsi de son amour des chevaux et de celui des femmes  : « Géricault a gaspillé sa jeunesse ; il était extrême en tout ; il n'aimait à monter que des chevaux entiers, et choisissait les plus fougueux. Je l'ai vu plusieurs fois au moment où il montait en selle ; il ne pouvait presque le faire que par surprise ; à peine en selle, il était emporté par sa monture. Un jour que je dînais avec lui et son père, il nous quitte avant le dessert pour aller au bois de Boulogne. Il part comme un éclair, n'ayant pas le temps de se retourner pour nous dire bonsoir, et moi de me remettre à ta table avec le bon vieillard. Au bout de dix minutes nous entendons un grand bruit : il revenait au galop ; il lui manquait une des basques de son habit ; son cheval l'avait serré, je ne sais où, et lui avait fait perdre cet accompagnement nécessaire. Un accident de ce genre fut la cause déterminante de sa mort. Depuis, plusieurs années déjà, les accidents, suite de la fougue qu'il portait en amour comme en tout, avaient horriblement compromis sa santé ; il ne se privait pas pour cela tout à fait du plaisir de monter à cheval. Un jour dans une promenade à Montmartre, son cheval s'emporte et le jette à terre. (...) Cette accident lui causa une déviation dans l'une des vertèbres ».

Blog de Jean-Jacques Handali

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